mardi 17 juin 2014

The Grand Budapest Hotel. Wes Anderson


Wes Anderson continue sur sa lancée funèbre ! The Grand Budapest Hotel est une succession de tableaux dont la symétrie fait froid dans le dos. Tout y est symétrique et froid comme la mort. Le cadre toujours aussi rigide et figé ne laisse place à aucune respiration, aucune improvisation, aucune vie d'aucune sorte... Le casting est à l'image des vignettes sur l'affiche du film : un alignement de pierres tombales. Le tout hollywood s'y retrouve pêle-mêle dans une sorte de vaste Musée Grévin de cire, de naphtaline et de formol... La musique répétitive, omniprésente résonne également comme un disque rayé. Mais c'est surtout l'image glacée avec cette esthétique typique des pubs Kodak des années 80 (surtout la poursuite en ski) qui n'arrange rien et rappelle l'univers d'un taxydermiste exposant ses petites choses empaillées, ses petites momie récréatives... J'ai pensé un temps à du Caro & jeunet période Delicatessen mais sans la vie, sans le supplément d'âme. Tout ceci est pour finir d'autant plus regrettable que cette forme (nature morte hissée comme un corps lourd et sans vie à l'ecran) se met au service d'une histoire qui parle précisément de la mort sous toutes ses formes, métaphoriques ou littérales... Voilà la grande erreur de Wes Anderson : à confondre la forme et le fonds, il donne à l'ensemble quelque chose d'inerte ne permettant aucune envolée lyrique ne serait-ce que par un contraste qui eut été salutaire en l'espèce ! Le film est pour finir à l'image de son hôtel (dans le passé comme au présent) : Triste et mort.

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